Le protocole RSS (Really Simple Syndication) permet de s’abonner à un site web sans passer par une plateforme centralisée ou un réseau social. Lorsqu’un site publie un nouvel article, il est automatiquement ajouté à son flux RSS. L’utilisateur peut alors le lire via un agrégateur RSS, une application ou une extension qui centralise tous ses abonnements.
L’avantage principal du RSS est la liberté : pas besoin de réseaux sociaux, pas de publicités ciblées, aucun algorithme pour trier ou cacher les contenus. Vous recevez toutes les mises à jour des sites auxquels vous êtes abonnés, directement depuis la source, en temps réel ou lorsque vous le désirez, sans être suivi.
Le RSS fonctionne avec des formats ouverts (XML) et respecte la vie privée. Il est idéal pour suivre des blogs, des journaux, des podcasts, des sites Internet en général.
Sa disparation dans les navigateurs
Sa disparition dans les navigateurs est une atteinte directe à l’autonomie des utilisateurs face aux plateformes centralisées, publicitaires, qui tentent de vous imposer des contenus ciblés.
Par exemple, il a été supprimé de Firefox lors de la sortie de la version 64, le 11 décembre 2018.
Ce que le RSS permet
Simple, efficace et libre, le RSS est un outil discret mais puissant pour reprendre le contrôle de ses centres d’intérêts.
Il permet de suivre du contenu directement depuis la source, sans passer par des intermédiaires, sans algorithmes, sans tri, sans mise en avant commerciale, sans publicité, sans suivi et sans filtrage.
Le tout en toute confidentialité, car un agrégateur (client) RSS ne signale pas à des tiers vos abonnements comme peuvent le faire la plupart des plateformes en ligne et réseaux sociaux.
Le contrôle est total : on s’abonne, on se désabonne, en toute liberté.
Ce que la suppression du RSS implique :
Une dépendance accrue aux plateformes propriétaires (Twitter, Facebook, YouTube…). Une perte de souveraineté sur l’information : la diffusion des flux et des publicités est algorithmique, influencée par des intérêts économiques.
Une explosion de la diffusion publicitaire et du profilage comportemental, avec un risque de censure ou d’invisibilisation : les plateformes peuvent choisir ce qui circule ou non.
On peut penser que l’explosion des réseaux sociaux, avec en parallèle, la suppression des outils permettant un contrôle et une diffusion direct de l’information par l’utilisateur (flux RSS, site web personnels gratuits), a pour principal objet la diffusion de contenu publicitaire ciblé, bien plus que rendre service aux utilisateurs.
Un glissement vers un Web passif
Le retrait du RSS s’inscrit dans une tendance plus large : remplacer un web ouvert, interopérable, décentralisé et souvent gratuit, par un web fermé, monétisé, optimisé pour influencer le comportement des utilisateurs.
RSS = liberté
Le RSS reste l’un des rares mécanismes non centralisé, libre de droits, automatisable, respectueux de la vie privée.
Sa mise à l’écart n’a probablement pas été un choix technique, mais un choix économique qui désavantage les utilisateurs conscients au profit de l’exploitation de leur attention.
Peut-on encore l’utiliser aujourd’hui ?
Oui, beaucoup de sites, notamment ceux réalisés avec WordPress (une grande partie des sites Web), supportent les RSS. Il est donc tout à fait possible de s’y abonner en installant une extension de navigateur qui réactive la détection des flux RSS et permet de s’y abonner.
Thunderbird, le logiciel gratuit de messagerie Email, permet également de s’abonner à des flux RSS. Par exemple, voici l’abonnement RSS à mon site, dans Thunderbird :

Ses avantages
- Soutenir les créateurs qui publient encore des flux RSS ouverts.
- Promouvoir un usage éthique et décentralisé du web (logiciels libres, auto-hébergement, etc.).
Qui propose encore du RSS aujourd’hui ?
La plupart des médias en ligne :
- Le Monde, Libération, France Info, The Guardian, NY Times…
- Certains n’affichent plus de lien RSS en clair, mais les flux existent (souvent avec
/rss
,/feed
ou/atom
à la fin des URL).
Les plateformes de blog :
- WordPress (par défaut), Blogger, Ghost…
- Même les CMS modernes comme Hugo ou Jekyll génèrent des flux RSS automatiquement.
Podcasts :
- Le RSS est le cœur même du podcasting : les épisodes sont distribués via des flux RSS enrichis (chapitres, médias, descriptions).
YouTube (indirectement) :
- Chaque chaîne a un flux, même si Google ne l’affiche plus.
Qui a abandonné ou masqué le RSS ?
- Les grandes plateformes centralisées : Facebook, Instagram, TikTok, LinkedIn n’en proposent pas.
- Certains sites payants ou orientés vers la rétention d’attention (ex : Medium, Substack en partie) restreignent l’accès RSS pour pousser à l’inscription.
Bon à savoir :
Même si un site ne mentionne pas de flux RSS, il est parfois possible de le retrouver :
- En inspectant le code source (recherche de <link type= »application/rss+xml »>)
- En ajoutant /rss, /feed, ou /atom à l’URL.
- Avec des outils comme RSS Bridge qui sont des générateurs de flux RSS sur mesure.
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