Une pince ampèremétrique LEM Analyst 2060… connectée.

C’est parfois un challenge de faire fonctionner un outil connecté ancien des années 2000, parce que son logiciel pour PC ne fonctionne plus sous un système 64 bits, ou parce qu’il utilise une liaison série qui n’est plus disponible sur les PC actuels.

La pince ampèremétrique LEM Analyst 2060 (devenue Fluke 345 après le rachat de LEM par Fluke en décembre 2005) ne déroge pas à cette règle. C’est un instrument intéressant parce qu’elle permet de mesurer tous les aspects d’une tension d’alimentation de puissance, depuis la tension et le courant AC (RMS) et DC, la puissance, en passant par le facteur de crête, le déphasage, le facteur de puissance, l’ondulation, jusqu’à la distorsion harmonique et l’affichage du contenu spectral jusqu’à la 25ème harmonique. Elle permet aussi d’analyser (partiellement) un courant triphasé. La sonde peut enregistrer les données en interne, ou transmettre ses enregistrements à un logiciel dédié sur PC, Winlog, ou lui envoyer des données de mesure en temps réel pour affichage.

Elle est devenue la Fluke 345 après le rachat de LEM par Fluke en décembre 2005. LEM SA a été créé en 1972 par Jean-Pierre Etter. LEM était une société précurseur dans l’électronique de puissance. En 1989 elle a racheté 80% des parts de HEME (Hall Effect Measurement Equipment), une société britannique, ce qui lui a permis de rentrer sur le marché de l’instrumentation, d’où la marque HEME sur cette sonde. Elle utilise ce type de capteur à effet Hall pour être capable de détecter un courant continu. Les pinces ampèremétriques Fluke actuelles utilisent probablement toujours les technologies HEME et LEM.

Cette pince est particulièrement difficile à relier à un PC pour les raisons précédemment décrites, mais aussi parce que le connecteur de sortie digitale n’est pas standard et introuvable. Pire, aucune information n’est disponible dans le manuel à son sujet, et rien non plus sur Internet, pas le moindre indice pour trouver la référence d’un adaptateur. Il a donc fallu réaliser une modification physique (greffe du connecteur rouge sur la photo), mais aussi trouver quel était le format électrique utilisé pour les signaux. Après observation sur un scope (utilisation du trigger pour signaux sériels), il s’agissait d’un signal série RS232 classique en format 8N1 9600, mais dans sa version TTL, 0 à +5V non inversé (attente à l’état haut +5V, 1 logique au +5V, 0 logique au 0V). La liaison ne comprend que deux fils, masse et émission.

Une petite difficulté supplémentaire : sans résistance pull-up au +5V, aucun signal ne sort de cette sortie digitale. Il faut donc ajouter une résistance pull-up de valeur adéquate, pour que la forme du signal soit correcte. Si la valeur de résistance est trop faible, le signal ne descend plus assez bas vers le 0V et n’est plus détecté, si elle est trop élevée, les impulsions courtes ne montent pas assez en tension. Donc ajustement selon la forme d’onde obtenue sur le scope. Ensuite vient le moment de vérité, la connexion au PC avec un convertisseur USB 2.0 vers RS232 TTL. Le convertisseur dispose déjà d’un pull-up interne, mais pas assez viril, il faut donc conserver une résistance externe et ajuster sa valeur en fonction. Installation du logiciel Winlog sur un PC 32 bits, en l’occurrence sur le Windows 2000 d’un scope Tektronix, installation du driver pour le convertisseur USB – RS232 basé sur un chip CH340 et le tour est joué. La communication fonctionne de façon fiable.

La Fluke 345, un petit air de ressemblance n’est ce pas ? Toujours ce connecteur imbuvable, désormais disparu sur une version simplifiée, la Fluke 355.

L’adaptateur USB vers RS232 TTL en cours de modification :

On peut également imprimer, et donc faire un export PDF si besoin avec une imprimante virtuelle PDF :

L’adaptateur USB vers RS232 TTL terminé


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